Quelles actions le chirurgien entreprendra-t-il ?

Il pratiquera une ostéotomie, consistant à sectionner l’os métatarsien supportant le gros orteil ainsi que celui à sa base pour les réaligner correctement. Ensuite, il rétablira l’équilibre des tissus mous tels que les tendons, les ligaments et les enveloppes articulaires, habituellement contractés au fil du temps. Parfois, pour maintenir les os réalignés, il utilisera un pansement robuste ou placera deux petites vis. Cette méthode permet une marche immédiate en répartissant la pression sur tout le pied ou en portant des chaussures spécifiques qui ne sollicitent que le talon. Cela favorise une guérison plus rapide et réduit les risques de complications, comme une meilleure circulation sanguine, l’absence de déminéralisation osseuse, de thrombose veineuse ou d’algodystrophie, qui touche généralement entre 5 et 10% des cas. À noter que ces vis en titane n’entravent pas la réalisation d’IRM et ne déclenchent pas les alarmes des portiques de sécurité dans les aéroports.

Qu’en est-il de la période post-opératoire ?

Indépendamment de la méthode employée, environ dix séances de rééducation sont parfois recommandées après trois à six semaines, une fois que l’os a commencé à se consolider. Ces séances de kinésithérapie sont prescrites à une fréquence de trois par semaine. Le kinésithérapeute mobilise les orteils, masse les cicatrices pour éviter les adhérences, combat l’œdème et aide à rétablir un nouveau schéma corporel pour la marche.

Cependant, pour garantir une guérison efficace, le patient doit également contribuer activement : il doit régulièrement bouger les orteils pour réduire la raideur et porter des chaussures à semelle fine en caoutchouc de qualité inférieure (telles que des ballerines ou des baskets), permettant un bon déroulement du pied à chaque pas. Ces efforts facilitent le retour à des chaussures normales après 8 à 12 semaines, souvent avec une pointure supplémentaire, le temps que l’œdème ait complètement disparu.